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Livret MIMNA

Un support visuel et non-linguistique pour garantir à tous un accès égal à l’information

Afin de garantir l’accès à l’information de l’ensemble des MNA dès leur accueil, et de favoriser par là-même leur empowerment [1], quel que soit leur niveau de français, leur langue-culture d’origine, la présence ou non d’un interprète à leur arrivée, quels que soient leurs profils linguistiques, scolaires et culturels, nous avons adopté une démarche de conception universelle telle que définie par le Conseil de l’Europe (2009)[2]. Cette démarche vise à intégrer, dès la conception, l’ensemble des besoins spécifiques pour permettre la conception de supports accessibles, compréhensibles et utilisables par tous sans nécessiter d’adaptations particulières[3]. Le livret MIMA est donc exclusivement visuel et non-linguistique[4] pour éviter le recours à une ou des langues spécifiques non maîtrisées par tous, et qui plus est à l’écrit ; ceci pour garantir un accès égal à l’information de tous à tout.

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Autonomisation des MNA

Garantir un accès égal à l’information s’inscrit, d’une part, dans la perspective d’autonomiser les MNA face à l’information, en leur permettant de construire des connaissances signifiantes pour eux, qui leur permettent d’appréhender leur nouvel environnement socio-culturel et, d’autre part, d’accroitre leur pouvoir d’agir sur leur environnement (empowerment) dans l’exercice de leurs droits fondamentaux[5].

[1] « La notion d’ «  empowerment » […] réfère à « la possibilité pour les personnes ou les communautés de mieux contrôler leur vie » (Rappaport, 1987), ou, de façon plus spécifique, à un processus caractérisé par l’exercice d’une plus grande maîtrise sur l’atteinte d’objectifs importants pour une personne, une organisation ou une communauté. (Vallérie & le Bossé, 2006)
[2] « La conception universelle est une stratégie qui vise à concevoir et à composer différents produits et environnements qui soient, autant que faire se peut et de la manière la plus indépendante et naturelle possible, accessibles, compréhensibles et utilisables par tous, sans devoir recourir à des solutions nécessitant une adaptation ou une conception spéciale. » (Conseil de l’Europe, 2009 : 9)
[3] Dans la conception universelle, il y a également cette idée que la prise en compte des besoins spécifiques dès la conception serviront à d’autres besoins ponctuels ou plus ou moins durables. La rampe d’accès à un bâtiment est un exemple assez parlant de la prise en compte de besoins spécifiques (besoins permanents des publics à mobilité réduite) dès la conception qui peuvent par ailleurs servir les besoins d’accessibilité ponctuels plus ou moins durables d’autres usagers : de la personne âgée en déambulateur, de la personne amenée à se déplacer en béquille, des parents avec une poussette, de l’usager avec une valise etc…. En l’occurrence dans le livret MIMNA, la prise en compte des besoins des publics faiblement littéraciés nous a amené à élaborer un outil non linguistique, qui de manière similaire à la rampe d’accès peut servir les besoins informationnels de tous les MNA compte tenu de l’interculturalité qui marque leur accueil et leur accompagnement.
[4] A quelques rares exceptions des mots ponctuels sont intégrés dans certaines représentations (logo ou titre de documents). Cela permettra à certains MNA de mobiliser non pas une compétence linguistique, mais une compétence logographique (reconnaissance du mot comme image du référent écrit) acquise par l’expérience.
[5] Cette démarche rejoint les objectifs inclusifs de la conception universelle : « promouvoir la pleine participation à la vie au sein de la société, en assurant l’accès et la facilité d’utilisation de tout ce qu’offre la société, notamment l’environnement bâti, les transports, les biens et les produits, l’information, les services publics, l’éducation, l’emploi et les soins de santé ; [..] mettre en œuvre la conception universelle en tant que stratégie permettant d’assurer les mêmes droits démocratiques à tous les membres de la société, y compris des personnes handicapées, sans distinction d’âge, de capacités ou d’origine culturelle. ». Cette démarche est également en application directe de la loi de 2002 concernant le droit de l’usager à être partie prenante de son parcours de prise en charge, et notamment en renforçant son accès à l’information concernant ses droits dans l’environnement institutionnel.

Publié le 19 octobre 2019

Mis à jour le 29 janvier 2024